
1978-1979
Synthétiseurs Analogiques 
Jean-Robert
Sédano
La
première tentative de piano optique avait montré des
possibilités intéressantes mais le son était
très limité. Je ne disposais que d'une source sonore, au
timbre assez pauvre. C'était l' époque du fameux Moog
Synthetizer de Robert Moog. Les prix de ce genre d'instrument
dépassaient largement les possibilités de mon budget et
aussi j'avais envie de connaitre de l'intérieur les techniques
employées pour générer des sons artificiels.
J'achetais un petit livre qui décrivait les principaux modules
d'un synthé analogique: "Pianos électroniques et
synthétiseurs" de Helmut Tünker.

Après quelques mois de travail, j'avais construit mon premier
synthé modulaire:

Il
disposait de 4 VCO (Oscillateur contrôlé en tension), 1
WNG (Générateur de bruit blanc), 1
générateur de 440Hz, 2 WFG (Générateurs
d'enveloppe), 2 VCA (Amplificateur contrôlé en tension), 2
filtres Pi, 1 filtre de bruit rose, 6 convertisseur de formes d'ondes,
1 mixage et une prise pour clavier.
J'y ajoutais bientôt un clavier de cinq octaves, monodique et au
tempérament plutôt inégal. L'accord était
difficile du fait des variations de température. Le clavier
délivrait des tensions de 0 à 5 volts, on n' en
était
pas encore à la norme MIDI.
Puis je construisis deux autres synthés:

Le deuxième disposait de 6 VCO, 2WFG et VCA, 2 VCA et 2 mixers.

Le
dernier disposait de 4 WFG et VCA, 4 VCF (filtre commandé en
tension), 4 Ring Modulator (modulateur en anneau), 4 mixers.
Pour
entendre le moindre son il fallait d'abord relier les divers
modules au moyen d'une forêt de câbles et effectuer les
réglages sur des dizaines de boutons. Un petit cahier servait
à noter les diverses combinaisons et leur résultat.

Pour
finir je construisis un séquenceur analogique à 16
notes, de durées égales, dont on pouvait faire varier la
vitesse de défilement.
C'était
un plaisir proche de l'hypnose d'écouter ces
mélodies répétitives en regardant clignoter les
diodes rouges.



